dimanche 3 mai 2020

Episode 3 - Les années 70 et la strike team au Casino



La gazette des
              pongistes



Cette semaine, Marc ESQUERRE (joueur du club de 1971 à 1983 et ayant fait son retour en 2006), nous fait découvrir ou redécouvrir pour certains, les joueurs de l'ASC Bonsecours, qui ont aidé la section tennis de table en D3 puis en D2.
De 1972 à 1975, on fit un peu nos classes au Casino et de bons joueurs arrivèrent pour nous renforcer.

Voilà une petite revue d’effectifs qui fera plaisir aux anciens, même s’ils ne sont plus très nombreux à avoir connu cette belle époque.

  Patrick Jolly

Il habitait Sotteville et avait déjà un bon niveau, c’est-à-dire lisière de classement. A l’époque, on démarrait à 50 (l’équivalent de 1300 points aujourd’hui) et tu ne marquais pas de points en battant un non classé. En fait il fallait trois perf à 50 dans la saison pour pouvoir être classé et ce n’était même pas acquis puisque c’était la commission qui décidait. Tu ne le savais que lorsque tu recevais ta licence pour l’année suivante. Avec Patrick, on s’est bien tiré la bourre et si ma mémoire est bonne, on a dû passer 50 ensemble en 1978. Patrick, c’était un pur attaquant, chaque tournoi organisé nous opposait en général en finale, parfois pour lui, parfois pour moi, jusqu’à l’arrivée de Michel.




 Michel Goulay


Le vrai déclencheur de cette aventure qui nous a emmené en Régionale, c’est lui. Il en faut toujours un pour qu’un club décolle et ce fut lui qui vint s’installer avec sa famille, en 1976 je crois, chemin du Château. Il avait été 25 (1800 points aujourd’hui) à la grande époque de l’ASPCR et reprenait après plus de dix ans d’interruption. Il avait des gestes d’une fluidité incroyable, coup droit, revers, top, c’était Gino Letellier avec moins de rotation et plus de frappe, mais la même facilité. Et il nous a tout appris, la technique, mais aussi la compétition, la tactique de match. Il disait « quand tu peux gagner 21 – 0, tu gagnes 21 – 0, laisser des points exprès, c’est pas de la gentillesse, c’est un manque de respect ». Tout le monde a progressé avec lui et perso je lui dois d’avoir aimé ce jeu au point de continuer à jouer aujourd’hui. Il a redémarré 50 et a dû finir 40 sans vraiment forcer.


 Jean-François Renou

Notre grand « gueulard » comme l’appelaient gentiment nos adversaires qui avaient l’habitude de le rencontrer. Capable de péter un plomb ou plusieurs en match, il était aussi capable de renverser n’importe quelle partie, avec des coups de cogneur infatigable qui finissaient par souler le joueur adverse. Et comme il devait mesurer un bon 1,90 m, ça finissait par faire peur de le voir écumer et balancer des smashs à 200 à l’heure.


 Gérard Dehays

L’élégance en toute circonstance, un joueur flegmatique et technique, tellement dur à manœuvrer. On l’avait connu au SPOR, quand on jouait encore en D3 et qu’il était le seul 50 de la division. Il a été aussi ma première « perf » après m’avois souvent battu. Comme il était seul classé il a fini par descendre un peu (un classement AC4 « ancien classé 4e série qui devrait équivaloir à 1200 aujourd’hui) mais dans ma mémoire, il est remonté 50 lorsqu’on est monté en D1. L’humour et la gentillesse, à la fois attaquant et défenseur, il perdait peu de matchs en B.

Pierre Vaguet


Il a pris la relève peu de temps après son arrivée au club pour le diriger. Prof d’histoire-géo au collège, c’était quelqu’un d’enthousiaste, modeste et attentif à tout le monde. Il a accompagné la progression du club et joua même en équipe 1 quand cette équipe se disloqua un peu, au début des années 80. Je crois que les anciens, Jean-Pierre et Paul notamment, l’ont aussi bien connu.


Michel Debray
Je n’ai pas sa photo, mais c’est un joueur indispensable dans cette « strike team » de la fin des années 70. Un joueur incroyable que Michel Goulay avait réussir à faire venir de Paris-Normandie, qui jouait complètement à l’ancienne, avec une planche en bois, sans mousse d’aucun côté, avec des caoutchoucs normaux posés sur du contreplaqué. Et il jouait 50 à l’aise, à deux mètres de la table, en renvoyant tout en chop, sa balle longue tourbillonnant pour venir fuser sur la table (va toper là-dessus). C’était génial pour l’entraînement, après ça, tu savais relever n’importe quelle balle.



Marc Esquerré
Bon voilà, j’ai fait le tour. Comme vous le voyez, j’avais les cheveux un peu plus longs et en 1977, j’étais encore non classé. De ce que je me souviens, l’équipe type, c’était les deux Michel et moi en A, Gérard, Patrick et Jean-François en B, mais comme Michel (Leroy) dit que les équipes à 6 joueurs ce n’est qu’en 1980, ça me fait un peu douter. Je nous revois bien pourtant tous les 6, et j’ai toutes ces licences… Mais c’était encore au Casino, ça j’en suis sûr.
Après 1980, j’ai encore dû jouer trois ans avant de partir au club de Clères où j’habitais. On a eu la chance de voir éclore des jeunes que j’avais commencé à entraîner en jouant à la salle des fêtes, avec une équipe en Régionale où il y avait notamment Marc Zeisel, peut-être le plus doué, mais moins de mental que Patrick Gougeon, le plus bosseur et celui qui est monté le plus, et peut-être Sylvain Josse. Pierre Vaguet était dans cette équipe.

Je n’ai pas connu la suite, avec l’arrivée de Jean-Pierre Delarue, Clément Rakotoa et Paul Kostromine. J’ai joué encore une petite dizaine d’années à Clères en R3 puis à la Crique en R2, avant de m’arrêter en 1991. J’ai repris à Bonsecours quand je suis revenu y habiter, en 2006.


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